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Le carré sémiotique

Par Louis Hébert
Université du Québec à Rimouski
louis_hebert@uqar.ca

1. RÉSUMÉ

Greimas

Algirdas Julien Greimas

Développé par Greimas et Rastier, le carré sémiotique permet de raffiner les analyses par oppositions en faisant passer le nombre de classes analytiques découlant d’une opposition donnée de deux (par exemple, vie/mort) à quatre (par exemple, vie, mort, vie et mort : un mort-vivant, ni vie ni mort : un ange), huit voire dix.

Ce texte se trouve en version longue dans le livre suivant :
Louis Hébert, Dispositifs pour l'analyse des textes et des images, Limoges, Presses de l'Université de Limoges, 2007.

Ce texte peut être reproduit à des fins non commerciales, en autant que la référence complète est donnée :
Louis Hébert (2006), « Le carré sémiotique », dans Louis Hébert (dir.), Signo [en ligne], Rimouski (Québec), http://www.signosemio.com/greimas/carre-semiotique.asp.

2. THÉORIE

Le modèle actantiel, l'isotopie et le carré sémiotique sont sans doute les propositions théoriques les plus célèbres de ce que l’on a appelé l'École de Paris, gravitant autour de Greimas. Comme le modèle actantiel et le carré véridictoire, le carré sémiotique se veut à la fois un réseau de concepts et une représentation visuelle de ce réseau, généralement sous forme d’un « carré » (qui est plutôt un rectangle!). Courtés le définit comme la présentation visuelle de l'articulation d'une opposition (cf. Courtés, 1991: 152). Le carré sémiotique permet en effet de raffiner les analyses par oppositions en faisant passer le nombre de classes analytiques découlant d’une opposition donnée de deux (par exemple, vie/mort) à quatre (par exemple, vie, mort, vie et mort : un mort-vivant, ni vie ni mort : un ange), huit voire dix. Voici un carré sémiotique vide.

Structure du carré sémiotique

 

 

5. (=1+2)
TERME COMPLEXE

 

 

 

1. TERME A

 

2. TERME B

 

9. (=1+4)

10. (=2+3)

 

3. TERME NON-B

 

4. TERME NON-A

 

7. (=1+3)
DÉIXIS POSITIVE

8. (=2+4)
DÉIXIS NÉGATIVE

 

 

 

 

6. (=3+4)
TERME NEUTRE

 

 

LÉGENDE:
+: unit les termes qui composent un métaterme (un terme composé), par exemple 5 résulte de la combinaison de 1 et 2

2.1 ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS

Le carré sémiotique implique principalement les éléments suivants (nous escamotons les relations constitutives du carré : contrariété, contradiction, complémentarité ou implication):

  1. termes
  2. métatermes (termes composés)
  3. objet(s) (classé(s) sur le carré)
  4. sujet(s)-observateur(s) (qui procède(nt) au classement)
  5. temps (de l’observation)

2.1.1 TERMES

La carré sémiotique est constitué de quatre termes :

  • Position 1 (terme A) ;
  • Position 2 (terme B) ;
  • Position 3 (terme non-B) ;
  • Position 4 (terme non-A).

Les deux premiers termes forment l’opposition (relation de contrariété) à la base du carré et les deux autres sont obtenus par la négation de chaque terme de cette opposition.

2.1.2 MÉTATERMES

Le carré sémiotique comporte six métatermes. Les métatermes sont des termes composés à partir des quatre termes. Certains de ces métatermes reçoivent des noms (malgré leur nom, le terme complexe et le terme neutre sont bien des métatermes) :

  • Position 5 (terme 1 + terme 2) : terme complexe ;
  • Position 6 (terme 3 + terme 4) : terme neutre ;
  • Position 7 (terme 1 + terme 3) : déixis positive ;
  • Position 8 (terme 2 + terme 4) : déixis négative ;
  • Position 9 = terme 1 + terme 4 : pas de nom ;
  • Position 10 = terme 2 + terme 3 : pas de nom.

2.2 EXEMPLE DE CARRÉ SÉMIOTIQUE

Nous sommes maintenant en mesure de présenter un exemple de carré sémiotique rempli, et ce, à partir de l’opposition masculin/féminin :

Exemple de carré sémiotique

 

 

Masculin + Féminin
« androgyne »
« hermaphrodite »

 

 

 

Masculin
« homme »

 

Féminin
« femme »

 

9?

10?

 

Non-féminin
« hommasse »
« macha »

 

Non-masculin
« efféminé »

 

Masculin +
Non-féminin

« vrai homme »
« macho »

Féminin +
Non-masculin

« femme ultra-féminine »
« vamp? »

 

 

 

 

Non-féminin
+ Non-masculin

« ange »

 

 

Les mots entre guillemets correspondent à des exemples de phénomènes classables dans un terme ou un métaterme. Ces phénomènes peuvent être représentés par les mêmes mots que ceux employés ici ou d’autres (par exemple, le phénomène « androgyne » peut être manifesté, dans un texte, par le mot « androgyne » mais aussi par « il était aussi masculin que féminin »). Les points d’interrogation indiquent la difficulté de trouver des phénomènes correspondant à ces métatermes. Nous donnerons plus loin quelques précisions sur ce carré.

2.3 TROIS NIVEAUX D’ANALYSE

En définitive, il convient de distinguer trois niveaux d’analyse :

(1) L’existence ou non dans le réel de ce que recouvre une position donnée d’un carré (ainsi dans le réel, on ne peut être mort et vivant simultanément, ce qui est le cas, pour notre plus grande frayeur, du vampire).

(2) La possibilité de lexicaliser plus ou moins adéquatement une position du carré, c’est-à-dire de la nommer par un mot ou une expression existant dans la langue employée. Par exemple, le terme neutre ni euphorique ni dysphorique (c’est-à-dire ni positif ni négatif) peut être lexicalisé par « indifférent » ou, mieux, mais avec un néologisme technique, par « aphorique ». Le terme neutre ni vie ni mort n’a pas de véritable lexicalisation, du moins en français, et les mots « zombie » ou « mort-vivant » renvoient à des cas particuliers entrant dans cette classe (« mort-vivant » s’applique sans doute davantage au terme complexe) plutôt que qu’ils ne constituent des lexicalisations satisfaisantes.

(3) La réalisation d’une position d’un carré donné dans un texte donné. Généralement, un texte ne réalise que quelques-unes des positions possibles ; notre carré du masculin/féminin est construit dans l’abstrait et ne décrit pas un texte donné.

2.4 PRINCIPE D’HOMOGÉNÉITÉ DU CARRÉ

Un carré sémiotique, comme tout dispositif, doit répondre à une cohérence de préférence explicitée (le carré doit organiser un univers homogène (Floch, 1985: 200)).

Par exemple, dans notre carré du masculin/féminin (inspiré de celui de Floch), nous avons choisi de ne représenter que les états «naturels», « spontanés » de la masculinité/féminité (au sens général, c'est-à-dire non uniquement biologique), dussent-ils s’appliquer à des êtres irréels (les anges). Pour diminuer ou augmenter le nombre de phénomènes qu’il recouvre, un carré pourra être particularisé ou généralisé. Ainsi, une généralisation permettra d’inclure le phénomène de la transsexualité. Un transsexuel qui était à l’origine un homme est passé, ensuite, par l’état de non-homme (castration, etc.) pour atteindre celui de femme. Selon les postures descriptives requises, on pourra considérer que ce transsexuel est une femme à certains égards (juridique, par exemple), mais un homme à d'autres (chromosomique, par exemple). Dit autrement, on pourra faire varier le classement en passant de la partie au tout ou d’une partie à une autre.

2.5 CARRÉ SÉMIOTIQUE ET MODALITÉS VÉRIDICTOIRES

Dans l’analyse, il est possible, et parfois nécessaire, de faire intervenir les modalités véridictoires (vrai/faux) et donc les sujets observateurs. Pour les apôtres (sujets observateurs), Jésus (objet observé) est vraiment passé de vie à mort puis à vie (nous verrons plus loin que le parcours est en réalité plus complexe). Pour les non-croyants (sujets-observateurs), s’il a existé, le Christ est passé simplement de vie à mort, comme tout le monde.

En conséquence, on distinguera entre positionnements et parcours qui sont de référence, c’est-à-dire définis par le sujet-observateur qui stipule la vérité ultime du texte (en général, le narrateur), et positionnements et parcours d’assomption, c’est-à-dire susceptibles d’être contredits par les éléments de référence. Par exemple, tout en rapportant la thèse des croyants (sujet d’assomption) et celle des non-croyants (sujet d’assomption), le narrateur (sujet de référence) d’un essai chrétien validera la première et invalidera la seconde.

REMARQUE : ÊTRE/PARAÎTRE ET TRANSSEXUALITÉ

Autre exemple du jeu des modalités véridictoires. En recourrant au carré des modalités véridictoires, il serait possible de considérer que l'être du transsexuel n'est pas modifié et que son parcours, comme celui du travesti (lequel peut jouer bien sûr sur un paraître ambigu, femme et homme à la fois), touche seulement le paraître. On voit ici que l’analyse avec un carré véridictoire fait intervenir le passage d’une partie (l’être) à l’autre (le paraître) de l’objet observé.

2.6 PRÉCISIONS SUR LES MÉTATERMES

2.6.1 MÉTATERMES 9 ET 10

Les métatermes 9 et 10 ne sont pas reconnus dans la sémiotique classique, sans doute pour respecter le principe aristotélicien de non-contradiction. Toutefois, la simple possibilité de proférer, à propos d'un zombie, des assertions comme «Il était mort et non mort», plutôt que «Il était mort et vivant » invite, du moins dans une perspective théorique et déductive, à réfléchir sur l’existence possible de ces métatermes.

Quoi qu’il en soit, dans plusieurs énoncés « absurdes », la contradiction apparente se résorbe par dissimilation de sens (cf. Rastier, 1987 : 143 et suivantes). Ainsi en va-t-il, croyons-nous, par exemple, de l'exorde habituel des contes majorquins : «Axio era y no era» (cela était et n'était pas) (cf. Jakobson, 1963: 239) et de la maxime confucéenne «Ton fils n'est pas ton fils», où les dissimilations portent, respectivement, sur l’opposition imaginaire/réel et filiation/propriété.

2.6.2 MÉTATERMES 7 ET 8

Il y a deux grandes façons de concevoir les déixis positives et négatives (métatermes 7 et 8). D’une part, on peut les concevoir comme un renforcement par affirmation d'une valeur sémantique et simultanément négation de l'opposé de cette valeur (par exemple, blanc et non-noir). C’est dans cette optique que nous avons conçu notre carré du féminin/masculin (ainsi un « macho » surdétermine en sa personnalité les traits dits virils tout en sous-déterminant les traits réputés féminins).

D’autre part, dans la mesure où on intègre une dimension quantitative dans l’analyse, on considérera que, de la même façon que la négation d’un terme peut être interprétée en termes d'affaiblissement de l'intensité (ainsi, la non-vie c'est toujours la vie mais à une intensité inférieure, par exemple dans l'agonie), les déixis correspondent à une intensité supérieure du terme A ou B qui les constitue (par exemple vie + non-mort correspondrait à un état de vie intense, par exemple la vitalité prodigieuse de certains personnages dans Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez).

2.6.3 MÉTATERME 6

En vertu du principe d'homogénéité du carré sémiotique, le terme neutre (métaterme 6) ne contient que ce qui est marqué comme étant ni l'un ni l'autre, et non ce qui simplement appartient à la classe résiduelle du carré (par exemple, généralement un concept comme richesse échappera tout simplement à un carré comme vie/mort et n’a pas à figurer dans son terme neutre). La classe «résidu» du carré sémiotique englobera tous les éléments se rangeant dans des positions du carré sémiotique autres que celles retenues par l'analyste et, bien sûr, tous les éléments autres.

2.6.4 MÉTATERMES ET SUCCESSIVITÉ/SIMULTANÉITÉ

L'utilisation des métatermes est liée à l'appréhension successive/simultanée de deux phénomènes jugés distincts et différents. Ainsi l'oxymore «soleil noir» (Nerval) peut être considéré comme un terme complexe lumière + obscurité par l’effet de la prédication (il existe un soleil qui est noir); à l'opposé dans la construction linéaire (tactique) du sens, il s'agit de deux termes contraires en succession.

2.7 UTILISATIONS SÉMANTIQUE ET SYNTAXIQUE DU CARRÉ

On peut distinguer l'utilisation sémantique, « statique », du carré de son utilisation syntaxique, « dynamique », au fil de la succession des positions des objets. La sémiotique greimassienne appelle syntaxe l'enchaînement, la succession des valeurs sémantiques. L’utilisation syntaxique rendra compte des successions de positions d’un même objet ou de plusieurs objets.

2.7.1 UTILISATION SÉMANTIQUE

Pour l’utilisation sémantique, il faut :

  1. Poser une opposition quelconque, c’est-à-dire les contraires (par exemple: vie/mort).
  2. Projeter les subcontraires (par exemple: non-vie/non-mort).
  3. Créer les différents métatermes (vie + mort, non-vie + non-mort, etc.) en leur trouvant si possible des lexicalisations satisfaisantes (par exemple: masculin + féminin = « hermaphrodite »).
  4. Chercher dans le texte les 10 possibilités sémantiques (4 termes et 6 métatermes). Placer dans chacune des 10 classes les éléments qui réalisent ces possibilités. Une production sémiotique, même étendue (un roman, par exemple), n'exploitera pas nécessairement les 10 possibilités de classement. Les plus courantes demeurent: les deux termes contraires (l'un ou l'autre), le métaterme appelé terme complexe (l'un et l'autre) et le métaterme appelé terme neutre (ni l'un ni l'autre).

Dans l’analyse des textes, on ne sera pas prisonnier des lexicalisations : par exemple, un élément peut être indexé dans la classe mort sans pour autant être manifesté par ce mot (« décès », « dernier voyage », etc., feront tout aussi bien l’affaire) ; inversement, une expression figurée comme « mort de fatigue » (ou « à demi-mort de fatigue ») n'a pas à loger sous mort, à moins - ce qui est fréquent en littérature - que le texte ne joue sur un double sens.

2.7.2 UTILISATION SYNTAXIQUE ET TEMPS

Dans l’utilisation syntaxique, il s’agit d’étudier la succession des positions des objets sur un carré. On indiquera par des chiffres croissants les différentes positions occupées successivement (par un même objet donné ou d’un objet à un autre).

Comme dans n’importe quelle analyse, trois sortes principales de temporalités sont susceptibles d’être prises en compte ici : la temporalité de l’histoire racontée, la temporalité du récit (l’ordre de présentation des événements de l’histoire), la temporalité tactique (l’enchaînement linéaire des unités sémantiques, par exemple, d’une phrase à l’autre).

Proposons également une représentation du carré sémiotique par tableau. Elle permet de rendre compte très simplement et des déplacements sur le carré en fonction de la temporalité retenue et du jeu possible entre des sujets observateurs (narrateur, personnages, etc.) susceptibles de voir différemment les choses.

Exemple de carré sémiotique en tableau

 

OPPOSITION DU CARRÉ : _______/______

No

Temps

Objet (élément placé sur le carré)

Position de l'objet sur le carré (1-10)

Sujet observateur

JUSTIFICATION, COMMENTAIRE

 

 

 

 

 

 

3. APPLICATION : LA PASSION DU CHRIST

Adaptons un exemple de Courtés (1991 : 152-154): dans La bible, relativement à l’opposition vie/mort, le Christ passe par les étapes suivantes :

  1. Non-vie + non-mort : le statut existentiel divin, au-delà de la vie et de la mort.
  2. Vie : la nativité fait de Jésus un humain.
  3. Non-vie : l'agonie sur la croix.
  4. Mort : la lance plantée, qui confirme la mort, et la mise au tombeau.
  5. Non-mort : le processus de résurrection (est-il instantané ou se déploie-t-il dans le temps ? Dans ce dernier cas, il se trouverait en ellipse : pourquoi, avec quel effet sur le récit ?).
  6. Vie : la sortie du tombeau. D’autres interprétations demeurent possibles : la résurrection ramène Jésus à non-vie + non-mort ici même sur Terre, ou elle le fait accéder à une sur-vie, affranchie de la mort : vie + non-mort. Pour simplifier, nous dirons ici que Jésus est dans vie et que ce n’est qu’à travers l’Ascension qu’il retrouve la non-vie + non-mort.
  7. Non-vie + non-mort : à partir de l'Ascension

On remarquera que cette description syntaxique a notamment le mérite d’évoquer et de situer des positions théologiques susceptibles de nombreux débats. Ces débats s'interprètent en termes de «conflits» entre classements différents sur un même carré sémiotique. Ainsi, certains soutiennent que Jésus, lors de la mise au tombeau, n'était pas en réalité dans mort mais dans non-vie. Les changements de croyances peuvent être représentés comme un mouvement syntaxique sur le carré en autant qu’on modalise véridictoirement (relativement au vrai/faux) en conséquence chaque position occupée. Ainsi, selon Thomas, Jésus est dans mort et non dans vie, croit-il à tort, jusqu’à ce qu’il touche les plaies de ce dernier.

4. OUVRAGES CITÉS

COURTÉS, J. (1991), Analyse sémiotique du discours. De l'énoncé à l'énonciation, Paris, Hachette, 302 p.
FLOCH, J.-M. (1985), «Quelques concepts fondamentaux en sémiotique générale», Petites mythologies de l'oeil et de l'esprit; pour une sémiotique plastique, Paris-Amsterdam, Éditions Hadès-Benjamins, p. 189 à 207.
JAKOBSON, R. (1963), «Linguistique et poétique», Essais de linguistique générale, Paris, Minuit, p. 209-248.
RASTIER, F. (1987), Sémantique interprétative, Paris, P.U.F., 277 p.

5. EXERCICES

A. À partir du texte suivant, situez Robinson sur un carré sémiotique articulant vie/mort. S'il y a lieu indiquez les changements de position qu'il effectue.

«Tous ceux qui m'ont connu [Robinson], tous sans exception [incluant sa femme] me croient mort. Ma propre conviction que j'existe a contre elle l'unanimité. Quoi que je fasse, je n'empêcherai [p. 130] pas que dans l'esprit de la totalité des hommes, il y a l'image du cadavre de Robinson. Cela seul suffit - non certes à me tuer - mais à me repousser aux confins de la vie, dans un lieu suspendu entre ciel et enfers, dans les limbes en somme. Speranza ou les limbes du Pacifique. Cette demi-mort m'aide au moins à comprendre la relation profonde, substantielle et comme fatale qui existe entre le sexe et la mort. Plus près de la mort qu'aucun autre homme, je suis du même coup plus près des sources mêmes de la sexualité.» (M. Tournier, Vendredi ou les Limbes du Pacifique, Paris, Gallimard, 1972 : 129-130)

B. Utilisez des carrés sémiotiques pour décrire les phrases suivantes :
  1. «Le Christ Jésus n'a pas été oui et non; il n'y a eu que oui en lui» (Paul, 2e Épître aux Corinthiens, 1, 19).
  2. «Que ton oui soit oui, que ton non soit non; car tout le reste vient du Malin» (Mathieu, 5, 37).
  3. «C'est [l’expérience spirituelle] une expérience immédiate et intuitive d'unité qui dépasse ou supprime la coupure sujet-objet» (Hans Küng).
  4. «Chaque année, on dépense une fortune pour voyager à l'étranger. Ce qu'on supporte moins, c'est cette ambiguïté qu'on trouve par exemple chez tante Louise quant à son identité. De même, on n'aime pas les restaurants du type buffet chinois au style nord-américain : - Ce ne sont ni A ni B, a dit l'un des invités de tante Louise, des amphibies, des choses mixtes et impures... Et des immigrants, me suis-je dit.» (Ying Chen, Les lettres chinoises, Montréal, Leméac, 1993 : 48).

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